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Les heures sup’ plafonnées à 100 par mois au Japon



Paolo Garoscio
Après son diplôme de Master en Philosophie du Langage, Paolo Garoscio a décidé de se tourner vers... En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 21 Avril 2017 - 14:28

Le Japon est un des rares pays, si ce n’est le seul, à avoir un terme définissant le fait de mourir d’avoir trop travaillé : « karoshi ». Un terme qui est emblématique d’une société où la place du travail est tellement importante que la santé n’est pas prioritaire. Les Japonais sont en effet connus pour travailler beaucoup et, surtout, beaucoup plus que la durée légale hebdomadaire fixée par la loi.


cc/pixabay
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La loi nippone fixe la durée légale du travail à 40 heures par semaine. Côté heures supplémentaires, la loi fixe un maximum de 45 heures par mois. Mais cette loi peut être contournée par les entreprises via un accord interne : le nombre mensuel d’heures supplémentaires autorisées peut alors grimper en flèche et c’est le cas dans de nombreuses grandes entreprises du pays.

Cette possibilité est couplée à la vision qu’ont les Japonais du travail et de la performance : un employé doit être en mesure de travailler beaucoup s’il veut être considéré comme bon. Une politique du dépassement de soi qui a malheureusement de plus en plus de conséquences dramatiques : le nombre d’employés qui se suicident d’avoir trop travaillé est élevé et les problèmes de santé sont courants.

Le gouvernement de Shinzo Abe a donc trouvé un accord avec les syndicats des travailleurs et le patronat pour proposer la première loi qui fixe définitivement un maximum d’heures supplémentaires. Une loi qui devra toutefois être adoptée pour qu’elle soit appliquée.

A peine présentée, le 19 avril 2017, la loi est déjà vivement critiquée. Elle fixe à 80 heures par mois la limite des heures supplémentaires mais cette limite peut être poussée à 100 heures pendant plusieurs mois si l’activité le demande. Une limite jugée largement trop élevée pour les défenseurs des droits des travailleurs et les associations de lutte contre le phénomène karoshi : le ministère de la Santé japonais estime qu’il y a un risque pour l’employé dès lors qu’il travaille 80 heures par mois en plus des 40 heures par semaine.




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