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RSE : la rémunération variable des patrons soumise à conditions ?



Vendredi 30 Décembre 2022 - 13:05

Le prochain conflit qui opposera le gouvernement au patronat, et tout particulièrement au Medef et à l’Afep, risque de porter sur la RSE. L’exécutif voudrait renforcer les objectifs RSE des entreprises en modulant la part variable des patrons. Une décision anticipée par les représentants du patronat, qui toutefois se limitent à conseiller de ce faire.


La RSE : une future contrainte pour les patrons ?

Lorsque, mi décembre-2022, l’Afep et le Medef ont dévoilé leur nouveau code de gouvernance, ils ont anticipé le gouvernement et ses projets. Comme l’expliquent Les Echos, le nouveau code recommande l’intégration de critères RSE quantifiables dans les critères d’attribution des parts variables des salaires des patrons. En somme : la part variable devient dépendante des résultats et mesures RSE prises par l’entreprise.

Une manière de convaincre les patrons à mieux intégrer la RSE dans leur stratégie de développement. Et les deux syndicats des patrons espèrent que, lors des Assemblées générales du printemps 2023, ces nouvelles recommandations soient discutées et intégrées. Mais ce n’est qu’un espoir, ce qui pourrait ne pas suffire à l’exécutif.

Une loi pour obliger à faire de la RSE

Car rien que dans les entreprises du CAC40, toutes n’ont pas intégré de RSE dans la part variable de la rémunération de leur patron. Or ces dernières sont censées montrer l’exemple, et sont aussi celles dont les patrons sont les mieux payés. Leur rémunération, d’ailleurs, a fortement augmenté entre 2020 et 2021, ce qui n’a pas manqué d’être pointé du doigt alors que les salaires ont peu évolué. La polémique concernant la rémunération de Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, est emblématique à ce sujet.

Le gouvernement pourrait donc forcer les choses… en instaurant une règle dans la loi. «  Le code Afep-Medef est insuffisant. Il faut que nous en discutions avec le gouvernement, mais nous ne nous interdisons pas au sein de la majorité parlementaire de porter nous-même cette mesure dans les prochains mois. Le plus tôt sera le mieux », explique Mathieu Lefèvre, coordinateur du groupe Renaissance au sein de la commission des finances de l'Assemblée, interrogé par Les Echos.


Paolo Garoscio


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