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Hollywood confrontée à de nouvelles problématiques doit se réinventer



Paolo Garoscio
Après son diplôme de Master en Philosophie du Langage, Paolo Garoscio a décidé de se tourner vers... En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 11 Octobre 2013 - 16:04

L'industrie du cinéma, malgré les records d'entrées et de chiffre d'affaires qui sont battus tous les ans, est aussi touchée par la crise. D'une manière différente qui impacte beaucoup plus l'organisation des studios que l’investissement. Si d'aucuns y verront la faute au téléchargement illégal, ce sont les nouveaux marchés qui sont essentiellement à l'origine de ces changements.


cc/flickr/photographerglen
cc/flickr/photographerglen

En 2012, près de 100 000 employés de divers studios hollywoodiens ont été renvoyés chez eux et cette année encore l'écumage des effectifs continue. Le grand studio Disney a annoncé une suppression de 175 postes et Paramount le licenciement de 110 employés. La faute à « un environnement toujours plus compétitif » pour Frederick Huntsberry, directeur de Paramount. L'idée qu'il y a derrière est simple : réduire les effectifs pour augmenter les marges et les gains.
 

Car on remarquera que cette réorganisation structurelle ne touche pas les employés « primaires » de l'industrie du cinéma. Ce sont les services financiers, le marketing, la distribution ou encore les ressources humaines qui sont impactés.
 

Car désormais la sortie dans les salles obscures n'est plus le revenu premier de l'industrie du cinéma. Un changement qui avait déjà été opéré avec la franchise Star Wars dans les années 80 mais qui est désormais de plus en plus ancré dans la stratégie des studios : les DVD, Blu-Ray et les produits dérivés font partie intégrante des gains potentiels liés à la sortie d'un film.
 

Certes, le piratage a eu un impact négatif sur les recettes, d'autant plus qu'il s'est démocratisé avec les sites tels que Megaupload et autres. Mais son succès est dû au fait qu'il répond à un problème financier qui touche les ménages depuis la crise. Le cinéma est devenu malgré lui un luxe : à près de 10 euros le ticket, une séance en famille revient à 30 euros minimum. De quoi réfléchir à deux fois avant d'y aller lorsque le budget pour arriver à la fin du mois est serré.
 

Hollywood se tourne alors vers les nouveaux marchés : la Chine, la Russie, les pays émergents... autant de spectateurs potentiels qui ne sont pas encore prêts aux productions de niche ou aux films qui parlent des problèmes sociétaux occidentaux, sans compter la censure et les problèmes culturels. Le point d'accroche de l'industrie cinématographique ce sont donc les blockbusters avec des héros universels. Le marché chinois a, à lui seul, apporté un dixième des recettes d'Iron Man 3. Hollywood n'est pas dupe et le sait bien, ce qui explique la foison de films de super héros et autres franchises plus « internationalement acceptables ».
 

Mais voilà qu'Hollywood est proche du moment des comptes. Les films, qui ont en moyenne 200 millions d'euros de budget pour une super production estivale, se font aussi grâce à des prêts et des actionnaires qui veulent leur dû. Hollywood doit donc créer ce qui est sûr de fonctionner pour payer ceux qui la font tourner et ça se remarque.
 

En 2015, quasiment toutes les grandes franchises seront à l'affiche : Star Wars, Mission Impossible, James Bond... autant de valeurs sûres commercialement qui font de l'ombre à de véritables projets. Car si le nombre de films réalisés reste plus ou moins stable, les véritables « projets », soit les créations de toutes pièces, ont chuté d'un tiers.










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