managementhebdo

Nucléaire : 100.000 emplois d’ici 2033 ?



Vendredi 21 Avril 2023 - 09:49

Alors que l’Allemagne a débranché, en avril 2023, les derniers réacteurs nucléaires en fonction sur son sol, la France a relancé un programme d’envergure. Le gouvernement veut lancer la construction d’au moins 6 EPR à l’horizon de fin 2027. Et il ne s’est pas interdit de programmer d’autres centrales par la suite. Mais ce chantier titanesque risque de faire face à un problème : celui de la main d’œuvre.


La filière nucléaire futur pourvoyeur d’emplois ?

Actuellement, la filière nucléaire emploie 220.000 personnes. Mais selon le rapport du Gifen, relayé par Les Echos, le projet de l’exécutif va nécessiter bien plus de travailleurs. Le nombre d’emplois total pourrait grimper de 25%, estime le syndicat professionnel des entreprises du nucléaire. Soit 50.000 à 60.000 emplois de plus.

Et à ce besoin de main-d’oeuvre, qui recoupe l’ensemble de la filière et des entreprises, notamment les TPE, PME et ETI du secteur, il faut ajouter le remplacement des départs en retraite et les départs vers d’autres filières. Pour le Gifen, le scénario du pire, ou du meilleur selon les points de vue, pourrait conduire à une nécessité « d’environ 100.000 recrutements équivalents temps plein » dans le secteur.

Le pic de recrutements vers 2030 ?

Les recrutements s’étaleront de manière très différente en fonction des métiers. L’augmentation de la main d’oeuvre est nécessaire, selon le Gifen, dès aujourd’hui pour certains secteurs. La forge-fonderie, notamment, ou encore les machines tournantes. « Ces activités sont très sollicitées par le parc actuel », souligne Olivier Bard, délégué général du Gifen, interrogé par le journal Les Echos.

Pour d’autres métiers, ce sera un peu plus tard que les recrutements deviendront nécessaires, à mesure de l’avancement des chantiers. Le pic est attendu entre 2027 et 2030, lors du lancement du chantier de l’EPR de Penly.

Ce pourrait être un problème : les recrutements doivent être faits en amont, notamment pour des besoins de formation. Mais c’est un coût que les PME et ETI risquent de ne pas pouvoir supporter. « Avec une forte accélération des recrutements telle qu'elle sera nécessaire dans les entreprises fournisseurs de la filière nucléaire, ce coût prend une proportion qui peut s'avérer incompatible avec leur bilan financier », juge le Gifen.


Paolo Garoscio







Facebook
Twitter