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Grande distribution : quand l’Autorité de la concurrence s’en mêle



Mercredi 13 Mars 2013 - 17:18

Le marché français de la distribution s’apprête à subir des bouleversements concurrentiels important en 2013. Le groupe Casino pourrait en effet devenir propriétaire d’un nombre important de boutiques. Une perspective qui éveille l’attention de l’Autorité de la concurrence


Grande distribution : quand l’Autorité de la concurrence s’en mêle
En 2012, le groupe Casino annonçait sa volonté d’accroitre ses parts au capital de l’enseigne Monoprix. Pour cela, Casino s’est rapproché des Galeries Lafayette. Cette dernière firme détient en effet 50 % de Monoprix, et a accepté de s’en séparer au profit de Casino contre le versement de 1,2 milliard d’euros au cours de l’année 2013.
 
Une telle transaction n’a rien d’anodin pour le marché de la grande distribution française. En 2012, Casino était déjà présent au capital de Monoprix mais le rachat des parts des Galeries Lafayette lui permettrait en effet de prendre le contrôle de la totalité de l’enseigne et de ses quelques 400 boutiques disséminées partout en France. À l’issue de l’opération qui devrait se boucler pendant l’été 2013, Casino, qui possède déjà les magasins Casino, Franprix et Leader Price, deviendrait officiellement propriétaire des boutiques Monoprix, Inno, Monop’, DailyMonop, Monop’station Beautymonop et Naturalia.
 
Dans les perspectives d’une telle concentration, la réaction de l’Autorité de la concurrence ne s’est pas fait attendre. Mercredi 13 mars, celle-ci a fait connaître ses doutes quant au projet de Casino. Le motif : un tel rachat aurait pour conséquence d’accroitre excessivement la position du distributeur, notamment dans la ville de Paris où il est déjà bien implanté.
 
En conséquence, l’Autorité a déclenché une procédure de consultation de l’ensemble des acteurs de la concurrence afin d’étudier avec eux les conséquences qu’aurait une éventuelle prise de contrôle totale de Monoprix par le groupe Casino. Cette procédure doit débuter par la remise d’un rapport dans lequel Casino est invité à détailler ses intentions. Ce document doit servir de support aux discussions entre le groupe, ses concurrents et les pouvoirs publics.
 
À l’issue de ces examens, il est fort possible que Casino soit contraint d’abandonner un certain nombre de boutiques en centre-ville afin de relâcher quelque peu la pression sur le marché au profit des enseignes concurrentes. Casino pourrait également se voir opposer une interdiction de procéder au rachat de Monoprix. Mais les chances sont toutefois minces, puisque depuis la création de l’Autorité en 2009, cette institution n’a jamais pris de telle décision à pour arbitrer ce type de concentration.









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