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Dieselgate : l’ancien patron d’Audi écope d’une lourde amende



Mardi 27 Juin 2023 - 17:12

Alors que le scandale du Dieselgate continue de hanter l'industrie automobile, Rupert Stadler, ex-patron d'Audi, voit son horizon s'éclaircir. Son aveu de culpabilité tardif lui permet d'éviter une lourde peine d'emprisonnement. Un dénouement qui fait grincer des dents dans les rangs de l'opinion publique et suscite des interrogations quant à la réelle implication des dirigeants de Volkswagen dans cette affaire.


Rupert Stadler risquait initialement 10 ans d’emprisonnement

L'ombre de Rupert Stadler plane sur la saga du Dieselgate depuis des années. Ancien homme fort d'Audi entre 2007 et 2018, filiale du groupe Volkswagen, il était accusé d'avoir fermé les yeux sur l'installation de logiciels illégaux dans les moteurs diesels de la marque. Après une bataille judiciaire de deux ans à Munich, le verdict est tombé le 26 juin 2023 : 21 mois de prison avec sursis et une amende salée d'1,1 million d'euros. Un tarif allégé en échange de sa reconnaissance de culpabilité, qui fait de lui le premier dirigeant du groupe à être sanctionné dans le cadre de ce scandale mondial.

Il a fallu du temps et une proposition du tribunal pour que Stadler change de stratégie. Après avoir nié les faits pendant l'enquête et tout au long des audiences depuis septembre 2020, l'ex-dirigeant de 60 ans a accepté de plaider coupable en mai 2023. Un revirement opportun qui lui a permis d'échapper à une sentence bien plus sévère: dix ans de prison.

D’autres dirigeants d’Audi également condamnés

Mais Stadler n'était pas seul à la barre. Deux de ses coaccusés, un ancien directeur chez Audi et Porsche, Wolfgang Hatz, et son adjoint chez Audi, Giovanni Pamio, ont également admis avoir manipulé les moteurs des véhicules. Ils ont écopé, respectivement, de deux ans de prison avec sursis assortis d'une amende de 400.000 euros, et de 21 mois de prison avec sursis et une amende de 50.000 euros.

En Allemagne, cette clémence judiciaire pour une affaire de cette envergure fait polémique. Le quotidien Süddeutsche Zeitung s'est insurgé: « Un énorme scandale économique, des millions de clients trompés dans le monde entier, des milliards d'euros d'amendes pour l'entreprise - et le seul haut dirigeant jugé jusqu'à présent s'en tire avec une peine aussi douce ? » Alors que le Dieselgate continue de révéler ses secrets, et que d'autres procès attendent Volkswagen, cette affaire laisse un goût amer, avec l'impression que justice n'a pas été totalement rendue.


Anton Kunin







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