Uber perd son PDG

À bien des égards, Travis Kalanick est le reflet de ce que la Silicon Valley peut générer de pire. Uber souffre depuis des mois d'une culture toxique, où se mêle en interne harcèlement sexuel, intimidation, sexisme, et à l'externe des pratiques commerciales plus que douteuses. Sans oublier les procédures judiciaires intentés par les gouvernements et les villes pour protéger leur industrie du taxi traditionnel. Mais depuis un moment déjà, l'image de marque d'Uber se dégradait fortement à cause des frasques de son créateur.

Kalanick avait déjà été poussé à prendre un congé la semaine dernière, afin de l'éloigner d'Uber. Cinq des plus importants fonds d'investissement au capital de l'entreprise ont fini par réclamer, et obtenir, la tête du PDG. Ce dernier a donc accepté de démissionner, en expliquant que la période était difficile pour lui à titre personnel et qu'il préférait voir Uber continuer à se développer, y compris sans lui.

L'enjeu est de taille, car Uber est toujours valorisé à des niveaux stratosphériques (70 milliards de dollars). Les investisseurs refusaient désormais de laisser la destinée de l'entreprise entre les mains d'un patron aussi instable. Le groupe a entamé sa mue pour devenir plus responsable, même si pour le moment on ignore qui prendra la place de l'ancien PDG.