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Télétravail : 2014 sera-t-elle l'année de la bascule ?



Vendredi 27 Décembre 2013 - 19:06

Aujourd'hui en France, 16 % des salariés télétravaillent partiellement, rarement intégralement. La faute à des méthodes de management désuètes qui privilégient encore la présence physique à la mesure de la performance et des résultats.


Il n'est pas rare ainsi en France de voir des équipes commerciales l'arme au pied, derrière leurs écrans d'ordinateurs ou leur téléphones, quand le produit qu'elles ont à vendre exigeraient d'être toute la journée sur le terrain, chez le client. Seulement voilà, le directeur commercial, le DRH ou le patron de la boîte, parfois les trois, ne se sentent bien que "leurs équipes sous la main". Et l'on gâche ainsi un potentiel de croissance à trop vouloir fliquer, quand des outils de suivi et de management modernes et surtout la confiance permettraient aux meilleurs des commerciaux de s'épanouir et exploser leurs objectifs.

Il en est ainsi d'autres fonctions support, comme par exemple le support technique, qui exige encore bien souvent de voir des informaticiens se traîner lamentablement dans un bureau sans fenêtres pour prendre le contrôle à distance d'ordinateurs de collaborateurs parfois situés à des milliers de kilomètres de là et appliquer un patch correctif et débloquer une imprimante. Pourquoi ? Parce que le DSI a décrété que le télétravail pouvait nuire à la sécurité des systèmes, quand dans les faits il se sent surtout rassuré d'avoir ses équipes auprès de lui. 

Heureusement, si les mentalités évoluent moins vite que les outils, la pression économique et financière pourrait changer la donne. Face à l'explosion des prix du logement en région parisienne, mais aussi à cause de l'engorgement des transports, de plus en plus de grandes entreprises, mais aussi de PME/PMI installée dans la région, cèdent du terrain sur le sujet du télétravail en acceptant que leurs collaborateurs travaillent de chez eux un ou deux jours par semaine.

Cette stratégie du changement dans la douceur permet de rassurer les chefs de service et autres managers sur leur capacité à "tenir leurs troupes" et leurs objectifs, même quand une partie de l'effectif n'est pas physiquement présente au bureau. Elle permet aussi aux nouveaux télétravailleurs de ne pas se laisser piéger par les sirènes du télétravail qui permet de tout faire sauf justement… de travailler. La rigueur et l'organisation du travail sont plus faciles à mettre en oeuvre dans un schéma 3+2 que dans un schéma "full télétravail". 

Reste à faire évoluer le cadre légal du télétravail, pour sécuriser aussi bien l'employé que.. L'employeur. Un chantier pour le ministre du Travail, Michel Sapin, en 2014 ? L'hypothèse évoquée à plusieurs reprises d'accorder des abattements de charges partiels incitatifs aux entreprises autorisant le télétravail - celui-ci permettant à la puissance publique de faire des économies sur les infrastructures de transport à déployer ou redimensionner par exemple - est régulièrement évoquée par les spécialistes du sujet. Mais à l'heure de la réduction des dépenses publiques, la mesure aurait besoin d'une sérieuse explication de texte pour se faire une place au soleil...


Jean-Baptiste GIRAUD







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