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Sexisme : la SNCF impose-t-elle la jupe à ses hôtesses des TGV ?



Jeudi 24 Août 2017 - 20:05

La CGT est-elle allée un peu vite en besogne en accusant la direction de la SNCF de « sexisme » ? Un tract publié par le syndicat, largement diffusé sur les réseaux sociaux, met le feu aux poudres… que l'entreprise cherche désormais à éteindre.


Dans ce document, on peut lire que pour assurer l'accueil des passages de la 1ère classe de l'escale TGV de Rennes, la SNCF aurait demandé aux « hôtesses » de porter une jupe. Un vêtement « considéré comme plus élégant par la présidente du CHSCT », le comité d'hygiène et de sécurité de la SNCF. Et en cas de refus du port de la jupe, la direction menacerait tout simplement d'externaliser la prestation, s'alarme la CGT. La prestation en question est de servir du café et des boissons fraîches, ainsi que distribuer le quotidien L'Équipe à la clientèle professionnelle qui monte à Rennes, des passagers qui sont souvent des hommes.

Il s'agit pour le syndicat d'un « chantage à l'emploi » exercé auprès des femmes. « Au nom de l'emploi, tout doit être accepté et considéré comme acceptable par les femmes ? », interroge la CGT pour qui un tel raisonnement est « inconcevable » et qui dénonce une conception « sexuée » de l'accueil. « Pour satisfaire une clientèle majoritairement masculine, sur l'Escale de Rennes, cela signifie des femmes en jupe ! », poursuit le syndicat. Évidemment, de telles accusations sont graves et elles font réagir. Pour Nathalie Juston, la directrice régionale de la SNCF, il s'agit d'une « manipulation », une « interprétation d'un document interne qui a été extrait pour faire de la polémique sur un sujet où il n'y a pas de polémique ».

Au micro de France Bleu, la directrice TGV Bretagne Christel Pujol dénonce un tract qui n'est pas la vérité. La responsable consent toutefois une maladresse, celle du mot « hôtesse » qui apparait systématiquement dans les documents de la SNCF ; l'usage conviendrait plutôt de parler d'hôtes et d'hôtesses. Quoi qu'il en soit, la directrice estime que tout cela devrait d'abord être discuté avec les syndicats plutôt que sur la place publique.


Olivier Sancerre

Tags : sncf






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