Les difficultés de recrutement s’accentuent aussi pour les collectivités territoriales

Si les entreprises sont très nombreuses à éprouver des difficultés à recruter de nouveaux salariés, il en va de même pour les collectivités territoriales. Après une certaine détente sur le front des recrutements, 2022 a été synonyme de nouvelles difficultés. Si en 2021, le pourcentage de collectivités confrontées à de fréquentes difficultés de recrutement avait retrouvé son niveau de 2019 pour s’établir à 39%, en 2022 cette proportion s’est envolée pour atteindre 60%. Les difficultés de recrutement sont particulièrement marquées dans les intercommunalités (72%) et les conseils départementaux et régionaux (72%), apprend-on du « Baromètre RH 2022 des collectivités locales » réalisé par Randstad France en partenariat avec Villes de France, Intercommunalités de France, l’ANDRHDT, l’ADGCF, le SNDGCT et la Gazette des Communes.

Et les collectivités territoriales ne recrutent pas uniquement pour remplacer les départs. Amorcée en 2019, la tendance à une augmentation des effectifs se confirme pour la quatrième année, observent les auteurs de ce baromètre. En 2022, 34% des collectivités envisagent d’augmenter leurs effectifs et seulement 15% envisagent de les diminuer. Les prévisions d’augmentation sont plus marquées dans les établissements publics de coopération communale (EPCI) (56%) et les conseils départementaux et régionaux (44%).

Toujours d’après cette étude de Randstad, pour la seconde partie de l’année 2022, maintenir la cohésion des équipes reste un enjeu majeur pour 90% des responsables de collectivités interrogés. En deuxième position, parvenir à recruter sur les postes clé et les profils en tension est la priorité de 89% des dirigeants. Quant aux priorités RH pour les deux années à venir, les dirigeants de collectivités territoriales sont une majorité (88%) à citer l’action en faveur des publics les plus fragiles.

Il faut dire que sur le plan RH, les collectivités territoriales sont prises entre le marteau et l’enclume : elles doivent d’une part augmenter les rémunérations (ne serait-ce qu’en vertu de la récente revalorisation du point d’indice des fonctionnaires) et tenter de limiter leurs dépenses de fonctionnement d’autre part. Pour rendre leur collectivité plus attractive auprès des candidats, les services RH font des efforts sur la rémunération (53%), 36% s’efforcent de préserver un meilleur équilibre vie professionnelle-vie personnelle, et 34% proposent du télétravail.