La mairie de Saint-Ouen met en place un « congé menstruel »

Alors qu’un « congé menstruel » se fait toujours attendre dans le droit français, une municipalité a décidé de prendre l’initiative et en instaurer un pour ses agentes. Ces dernières peuvent être autorisées à s’absenter, sans que ces absences soient décomptées de leurs congés annuels.

Concrètement, « sur avis médical, les agentes peuvent bénéficier d’un aménagement de poste, d’un recours accru au télétravail ou de deux jours de congé pris dans le cadre légal des autorisations spéciales d’absence (ASA) instaurées durant la crise sanitaire », expliquait Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen, dans une tribune dans le journal Libération le 24 mars 2023. Pour y avoir droit, les agentes souffrant de règles douloureuses ou invalidantes ou d’endométriose doivent apporter un certificat médical en attestant.

Le « congé menstruel » est une idée qui revient assez souvent dans les débats. En octobre 2022, un sondage IFOP pour Eve and Co révélait qu’en France, 66% des salariées étaient favorables à l’instauration d’un congé menstruel dans les entreprises. Et ce souhait correspond à du vécu : 53% des salariées interrogées ont déclaré avoir des règles douloureuses, 16% même « très douloureuses ». Le phénomène touche particulièrement les jeunes : 63% des 18-34 ans déclarent être dans ce cas contre 47% chez les 35-49 ans et 31% chez les plus de 50 ans.

Interrogés sur l’impact de ce désagrément sur leur travail, 35% des salariées ont déclaré que leurs douleurs menstruelles impactent négativement leur travail. Le même sondage nous apprenait que, de l’avis de 66% des femmes, une entreprise qui proposerait un congé menstruel serait plus attrayante en tant qu’employeur.