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Air France : le plan de départs s’annonce difficile



Mardi 7 Juillet 2020 - 16:43

Fortement frappée par la crise induite par l’épidémie de Covid-19, Air France a enfin chiffré les suppressions d’emplois à venir et a détaillé les garanties proposées.


Une grille pour identifier les salariés prioritaires au reclassement

La demande étant en chute libre (la baisse de l’activité et du chiffre d’affaires a atteint 95% au plus fort de la crise), Air France se voit obligée de procéder à des suppressions d’emplois. Selon la première estimation rendue publique par l’entreprise, 6.560 salariés seront amenés à partir d’ici fin 2022.

De quoi réjouir quelque peu les syndicats, la direction s’est engagée à « ne procéder à aucun départ contraint pour motif économique » dès lors que les salariés, dont le poste sera supprimé, accepteront une mobilité fonctionnelle et/ou géographique au sein de l’entreprise. Pour identifier les salariés prioritaires à ce reclassement, la direction tiendra compte de l’ancienneté, de la situation familiale (les salariés en couple et ayant des enfants ou autres personnes à charge seront prioritaires). Les parents isolés et les personnes en situation de handicap seront également prioritaires.

Air France s’appuiera largement sur des départs naturels

Mais le principal fer de lance d’Air France est sa pyramide des âges favorable. La décision a en effet été prise de favoriser les départs naturels. Car même en l’absence de plan de départs, plus de 3.500 salariés auraient de toute façon pris leur retraite.

Les termes de l’accord proposé ne sont pas du goût des syndicats. Chez CFE-CGC Air France, on estime que la compagnie est guidée avant tout par la nécessité de réduire drastiquement ses coûts : « Air France doit créer suffisamment de marge financière pour rembourser les 4 milliards d’euros de prêt de l’État et surtout les 3 milliards que les banques ont accepté de prêter avec la caution de l’État ». Une remarque juste quand on sait que ces aides ont été accordées à Air France en échange d’un ambitieux projet de transformation.


Anton Kunin







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