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Souvent une contrainte, dans le secteur de l’aide à domicile le CDD est aussi un choix



Mardi 11 Mai 2021 - 14:58

Les CDD courts sont vécus comme une fatalité par les sociétés d’aide à domicile. Mais, une fois n’est pas coutume, dans ce secteur, ils sont aussi appréciés des salariés, apprend-on d’une étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), un think-tank placé sous la tutelle du ministère du Travail.


Aide à domicile : toujours minoritaires, la part des salariés en CDD progresse rapidement

Le secteur de l’aide à domicile est en plein essor. Les effectifs des aides à domicile et ménagères sont passés de 389.000 à 555.000 entre 2009 et 2019. Mais si la forte demande de travail dans ce secteur est bien réelle, elle se confronte donc vite à un turn-over important, conséquence des conditions de travail. Cela pousse les employeurs (essentiellement des entreprises prestataires) à avoir recours aux contrats courts… même si la part des salariés en CDI représente encore près de 80% des effectifs.

La progression de CDD courts dans le secteur de l'aide à domicile est bien réelle : leur nombre est passé de 33.900 en 2000 à 181.800 en 2018, avant de descendre à 146.200 en 2020. Autre témoignage de cette tendance, les CDD courts des aides à domicile représentaient 0,51% de l'ensemble des CDD en 2000, ils en représentent aujourd'hui 1,2%.

Le CDD constitue bien souvent un choix des salariés

Pourquoi cette multiplication des CDD ? Interrogés sur ce point, les employeurs évoquent d’une part la nécessité récurrente de remplacer les salariés absents (congés, maladie, démission), et d’autre part la difficulté à réaffecter en interne le travail induit par les multiples variations de la demande.

Mais bien souvent, être embauchés en CDD constitue le souhait des salariés de ce secteur. Les motifs avancés sont divers : privilégier le versement de primes liées au CDD (précarité, congés payés) par rapport à la sécurisation statutaire du CDI, limiter son nombre d’heures pour exercer une autre activité en parallèle ou encore ne pas vouloir s’éterniser dans le secteur au motif d’un autre projet professionnel tout simplement. En effet, les emplois dans ce secteur se caractérisent par de faibles rémunérations, un temps partiel majoritaire et généralement subi, une injonction à la disponibilité, une faible reconnaissance du travail accompli et une progression de carrière très limitée.


Anton Kunin







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