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Un collaborateur aidant, un atout du point de vue du management



Mardi 30 Septembre 2025 - 14:41

Loin d’être uniquement une contrainte, la gestion d’un collaborateur aidant se révèle un accélérateur de compétences managériales et de cohésion d’équipe, peut-on conclure à la lecture d'un sondage BVA Opinion réalisé auprès de 300 managers. Dans ce contexte, Bouygues Telecom vient d’être distingué lauréat du Prix Entreprise & Salariés Aidants 2025 pour son dispositif dédié à ses salariés aidants.


Manager un collaborateur aidant, un défi qui renforce

La question de l’aidant est désormais incontournable dans le monde du travail. Selon une enquête BVA Opinion menée en juin 2025 pour l’Alliance Professionnelle Retraite Agirc-Arrco auprès de 300 managers, l’accompagnement d’un salarié aidant ne se limite pas à gérer des absences ou des urgences familiales. Au contraire, il agit comme un levier de progression pour le manager, le collaborateur et l’ensemble de l’équipe.

Le premier enseignement de l’étude est clair : encadrer un collaborateur aidant accroît la confiance du manager. Ceux qui ont vécu cette expérience s’autoévaluent à 8/10 sur leur efficacité managériale, contre 7,2/10 pour ceux qui n’y ont jamais été confrontés. De plus, la proportion de notes maximales (9 ou 10) est deux fois plus élevée chez ces managers. « C’était mon crash-test de leadership. Après ça, je me sens plus légitime », a par exemple déclaré l'un des managers interrogés.

Ce gain ne relève pas uniquement de la satisfaction personnelle. Les managers concernés déclarent avoir progressé en compétences : 78% citent une amélioration de leur écoute, 69% une meilleure réactivité face à l’imprévu et 66% une meilleure capacité d’anticipation. Certains évoquent aussi un apprentissage en matière de gestion du stress ou de mentorat d’autres responsables. Ainsi, la confrontation aux contraintes de l’aidance transforme l’expérience en véritable école du management.

Quand l’équipe devient actrice de l’aidance

Les effets de l’accompagnement dépassent la relation entre manager et collaborateur. Le sondage révèle un impact collectif marqué : 76% des managers ayant encadré un aidant observent un climat de confiance et de sécurité psychologique renforcé au sein de leur équipe. Par ailleurs, 65% constatent une innovation accrue dans les méthodes de travail, et 64% notent une attractivité renforcée pour de nouveaux recrutements.

Un manager illustre cette dynamique en expliquant : « L’équipe a spontanément organisé un roulement pour soulager le collègue. Ça a rendu l’équité visible, pas juste déclarée ». De fait, ce qui pourrait apparaître comme une fragilité individuelle devient un catalyseur de cohésion. Les collaborateurs s’impliquent collectivement, trouvent de nouveaux modes d’organisation et renforcent le sentiment d’appartenance. Même la satisfaction client aurait progressé, selon 60% des répondants.

L’aidant mieux soutenu grâce à l’organisation

Le sondage montre également que trois managers sur quatre estiment avoir contribué à réduire le stress de l’aidant et à améliorer son équilibre de vie professionnelle et personnelle. Le regard porté sur l’aidant évolue ainsi : d’une source potentielle de fragilité, il devient un contributeur valorisé dans le collectif.

Cependant, l’étude rappelle que cette gestion n’est pas sans coût. Certains managers évoquent une charge émotionnelle importante, une complexité organisationnelle ou encore le manque de soutien hiérarchique. Seuls 29% des managers interrogés déclarent que leur entreprise propose des dispositifs formels (guides, chartes, formations) pour accompagner l’aidance. Là où ils existent, 94% des managers concernés jugent ces outils utiles, voire indispensables. Ainsi, l’expérience positive ne peut se pérenniser qu’avec un soutien organisationnel clair.

Enfin, 83% des managers ayant déjà encadré un aidant considèrent cette capacité comme une compétence clé pour l’avenir. Loin d’être un sujet périphérique, la gestion des collaborateurs aidants s’impose désormais comme un élément structurant du métier de manager.


Anton Kunin







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