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Une fusion Fiat-Renault est-elle possible ?



Mardi 28 Mai 2019 - 11:45

L'Italo-américain Fiat Chrysler (FCA) a présenté lundi 27 mai un projet de fusion avec son homologue français Renault, pour donner naissance au troisième groupe mondial du secteur. Mais le constructeur automobile tricolore devra bien réfléchir avant de s'engager.


Fiat Chrysler propose une fusion à Renault

Une fusion Fiat-Renault est-elle possible ?
Le constructeur Fiat Chrysler (FCA) a présenté, lundi 27 mai, un projet de fusion avec son homologue français Renault. Ce mariage pourrait donner naissance au troisième groupe mondial du secteur. La nouvelle entité serait détenue à 50 % par les actionnaires du constructeur italo-américain et à 50 % par ceux de Renault et serait cotée à Paris, New York et Milan. Elle serait cotée à Paris, New York et Milan, a expliqué Fiat Chrysler dans un communiqué. Renault doit donc étudier cette offre de fusion. 

Pour Fiat Chrysler, cette fusion mènerait à des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules et à une "forte présence dans des régions et segments clés". Et l'Italo-américain ne manque pas d'arguments : le portefeuille de marques des deux groupes est "large et complémentaire, et fournirait une couverture complète du marché, du luxe au segment grand public", détaille ainsi FCA. La nouvelle société "deviendrait un leader mondial dans un secteur automobile en rapide évolution avec un fort positionnement dans les nouvelles technologies, dont les véhicules électriques et autonomes". 

Des considérations politiques dont il faudra s'affranchir

Grâce à cette fusion, Renault pourrait supplanter Nissan qui se vantait d'être plus gros que son actionnaire principal. Autre avantage pour le groupe automobile français, avoir un accès au marché américain, où FCA y possède Chrysler, Dodge ou encore RAM. Mais si les enjeux sont immenses, les spécialistes économiques mettent en garde face aux risques d'échec. Et en premier lieu, Renault et FCA pour fusionner devront s'affranchir de considérations politiques.

L'État français devra accepter de ne plus être l'actionnaire majoritaire de ce fleuron industriel pour lequel il n'a jamais voulu lâcher la bride. Le gouvernement pourrait, lui, voir ce projet d'un bon œil puisque la famille Agnelli pourrait devenir le premier actionnaire de l'ensemble, mais il freinera des quatre fers dès qu'il s'agira de restructurations. En revanche, du côté des mauvaises nouvelles, Fiat est en grandes difficultés industrielles et souffre d'une incroyable et très handicapante panne stratégique. Dans un contexte de ralentissement économique, le groupe est très mal placé avec ses gammes vieillissantes et son manque d'investissement chronique en technologies. Renault doit donc peser le pour et le contre avant de s'engager.


Marie-Eve Wilson-Jamin







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