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S’imposer quand on est une femme : témoignages et récits



Jeudi 23 Août 2012 - 16:18

Si la nomination récente d’une femme, Christine Lagarde, à la tête du Fonds monétaire international ne paraît pas avoir posé de problème, l’accession des femmes à des postes de haute responsabilité ne semble pas encore naturel à tous. Il faut dire que le parcours est souvent plus long, plus long que pour les hommes.


S’imposer quand on est une femme : témoignages et récits
Les mentalités cependant évoluent. Il est loin le temps où Édith Cresson, première femme à être nommée au poste de premier ministre se faisait étriller par la classe politique – y compris par son propre camp - et moquer par les caricaturistes. Aujourd’hui personne ne s’étonne plus que plusieurs des postulantes au poste de Président de la République soient des femmes. Et des femmes dont le parcours n'est dû qu’à leur seul mérite : par exemple, une ancienne ministre et maire d’une grande ville du Nord, Martine Aubry; ou encore une ex-juge d'instruction au pôle financier au Palais de Justice de Paris, Eva Joly, qui, en son temps, a fait trembler une partie de l’establishment hexagonal. Sans oublier Ségolène Royal, présidente du conseil régional de Poitou-Charentes et qui bien que candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2007, avait réussi à rassembler quelques 16 790 440 voix sur sa personnalité. Ainsi, depuis quelques années, à travers le monde, on ne compte plus les femmes premier ministre, présidentes de la république, ou à la tête de grandes entreprises internationales. Les temps changent et grâce au parcours exemplaire de quelques-unes. 

Des résultats incontestables

Les femmes, dans de nombreux domaines, ont su démontrer leur détermination. Des résultats, Christine Lagarde en a obtenu, et ce, tout au long de ses études et de sa carrière professionnelle. Après avoir étudié aux Etats-Unis, elle obtient le diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence mais échoue au concours d’entrée à l’ENA. Pas découragée pour autant, elle obtient finalement une maîtrise d'anglais, une maîtrise de droit des affaires et un diplôme d'études supérieures spécialisées de droit social, tout en enseignant le droit à l'université Paris X. Cette formation en droit lui permet d’intégrer le barreau de Paris et pendant 25 ans, de mener une brillante carrière dans un cabinet d’avocats d’affaires américain. En 2005, elle entame une carrière politique au sein de plusieurs gouvernements français. Ministre du commerce extérieur, puis ministre de l’Agriculture et de la pêche, c’est en 2007 qu’elle est nommée par le Président de la République ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi, poste qu’elle occupera jusqu’à sa nomination au FMI en 2011.

Une forte capacité d'adaptation

Du monde économique au milieu de la mode, il n'y a qu'un pas. C'est celui qu'a franchi Inès de la Fressange, qui après avoir connu la gloire sur les podiums de mode comme mannequin, a su orienter sa carrière professionnelle vers l’entreprise et la création en capitalisant sur son image et son expérience. Issue d'un milieu aristocratique, elle débute dans la mode à l’âge de 17 ans et très vite se distingue de ses collègues par sa vivacité d'esprit au point d’être qualifiée de « mannequin qui parle ». De 1983 à 1989 elle est sous contrat d’exclusivité avec la maison de Haute couture Chanel. Les médias s’intéressent désormais à elle. En 1991, Karl Lagerfeld rompt son contrat après qu'Inès de La Fressange a accepté de servir de modèle à la statue de Marianne qui trône dans les mairies françaises. Un "écart" qui lui sera reproché et qui va l'amener à créer sa propre marque et à ouvrir une boutique à Paris. Le succès est mondial mais n’étant pas actionnaire majoritaire de sa propre société, elle en sera licenciée en 1999. N’ayant même plus la possibilité d’utiliser son patronyme, elle se consacrera alors à l’écriture et publiera son autobiographie, collaborera avec des créateurs de Haute-couture et s’investira dans nombres d’oeuvres humanitaires. En 2008, à l’occasion de ses 50 ans, elle fait la couverture de l’hebdomadaire Elle qui depuis lui consacre de nombreux reportages photos vantant sa réussite de femme et de mère de famille. Belle revanche dans un milieu souvent difficile. Mais tout semble réussir à Inès de La Fressange. Non seulement son dernier livre consacré aux Parisiennes rencontre un grand succès en librairie, mais à 53 ans elle vient d’être choisie par L’Oréal pour être une des égéries de la marque.

Politique pour Christine Lagarde, mode pour Ines de la Fressange, quel que soit le domaine où les femmes réussissent à s’imposer, elles le font visiblement en pariant sur leur personnalité, leur bon sens, et leur opiniâtreté.


S.L.


La Rédaction







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