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Recherche et développement : un investissement qui coince



Vendredi 27 Juin 2014 - 15:59

La croissance ne tombe pas du ciel. Afin d'attiser l'activité économique, il faut d'abord et avant tout stimuler l'innovation, préconise l'OCDE qui a rendu son rapport sur les politiques d'innovation pour la France.


(c) Shutterstock/EconomieMatin
(c) Shutterstock/EconomieMatin
Ce rapport comporte plusieurs propositions pour rendre le pays plus compétitif. Sans surprise, cela passe par la stimulation de l'innovation : l'organisme préconise ainsi de finaliser les changements structurels qui permettront d'axer les financements vers l'excellence et une meilleure évaluation de la recherche; il faut également que la coordination se fasse plus serrée entre le secteur public et l'industrie, les deux ne pouvant fonctionne l'un sans l'autre.
 
Sans surprise également, l'OCDE estime que la France devrait alléger la fiscalité qui pèse sur les entreprises : tout ce qui est prélevé sur les comptes des sociétés n'est pas injecté dans la recherche et le développement. « La France peut faire beaucoup pour mieux soutenir l'innovation dans le secteur privé et améliorer la répartition des financements publics. Cela serait un grand pas vers le retour de la compétitivité en France », selon le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría.
 
L'organisation pointe du doigt plusieurs écueils qui touche la France : la part du PIB investi dans la R&D par les entreprises françaises s'élève à 1,5% seulement, contre 2% en Allemagne. Pourtant, l'État finance largement la recherche et le développement : 37% des dépenses en R&D en 2010 provient des poches publiques (50% avec le crédit d'impôt sur la recherche). L'Allemagne ou la Grande-Bretagne se contentent de 30%, mais dans ces pays le secteur privé a pris le relais. 
 
Le soutien aux start-up s'est amélioré mais reste encore insuffisant, en particulier vers les PME qui rencontrent des difficultés pour se développer sur le long terme. Autre problème, le maquis administratif dans le secteur des aides, dont les coûts d'exploitation sont trop élevés. Tout cela amène la France à régresser sur le marché mondial : entre 2000 et 2010, la part du pays dans la recherche (exprimé en nombre de publications scientifiques) a chuté de 4,8% à 4,3%.


Olivier Sancerre







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