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Le pass sanitaire obligatoire en entreprise est-il vraiment applicable ?



Mardi 21 Décembre 2021 - 10:43

Le gouvernement envisage une extension du pass sanitaire à tous les salariés. Mais dans les faits, en entreprise, est-ce vraiment envisageable ?


Quelles sanctions pour les salariés ?

Comment contrôler le pass sanitaire en entreprise ? (Photo : Pixabay)
Comment contrôler le pass sanitaire en entreprise ? (Photo : Pixabay)
Olivier Véran l’avait confirmé dans son interview sur Brut : oui, la mise en place du pass sanitaire pour avoir accès à son lieu de travail est à l’étude. Une réunion en visioconférence vient d’ailleurs de se tenir avec la ministre Elisabeth Borne. Son but : recueillir l’opinion des partenaires sociaux sur le sujet. « Une simple concertation, rien n'était acté pour le moment » , estime-t-elle.

Pour autant, étendre à plus de 25 millions de salariés l’ obligation du passe sanitaire qui concerne environ 2 millions de travailleurs depuis le 30 août dernier serait tout sauf évident. Les employeurs s’inquiètent de leur rôle et de leurs responsabilités multiples afin de contrôler le pass sanitaire de leurs employés. Déjà, un chef d'entreprise ne les contrôlant pas encourt jusqu'à 45 000 euros d'amende et un an de prison. Mais, demain, les salariés refusant de s’y soumettre verraient-ils leur contrat suspendu ? Seraient-ils forcés à poser des congés, ou carrément licenciés ? Pour l’instant, nul ne le sait.
 

Une instauration « absurde et totalement inefficace »

Suite à cette première réunion, les syndicats se sont montrés tout aussi réticents à l’application du pass sanitaire en entreprise. Le Medef y voit pour sa part une manière d'imposer la vaccination par l'intermédiaire des entreprises. Une responsabilité qu’il appartient selon le syndical patronal au gouvernement d’assumer. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT s'y déclare également opposé, son instauration étant selon lui « absurde et totalement inefficace ».

Alors que les couleurs en entreprise sont plus que rares, Benoît Serre, vice-président de l'Association nationale des DRH, a pour sa part estimé sur l’antenne de Sud Radio qu’il s’agissait d’« une usine à gaz » générant de la tension au sein des entreprises. À ses yeux, cela « vient ajouter des contraintes dans une période tendue où l’on a déjà du mal à recruter. Si cette décision est prise, il faudra qu’elle soit mesurée, progressive et pas pareil partout. »



 


Paul Malo






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