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Le dialogue social, un « must » lors d’une sortie de crise



Mardi 20 Octobre 2020 - 16:43

Jamais en dehors d’une crise les effets positifs du dialogue social ne sont aussi évidents. Une négociation collective préalable peut être un facteur renforçant les droits des travailleurs, quel que soit leur statut.


Crise économique : les travailleurs du secteur informel, les travailleurs peu qualifiés, les jeunes et les femmes en première ligne

Si l’épidémie de Covid-19 est porteuse de leçons pour l’humanité dans toute une série de domaines, cela est également vrai pour les relations de travail. La crise économique que cette épidémie a provoquée a mis en évidence et intensifié les inégalités sous-jacentes. Elle a eu des répercussions disproportionnées sur les groupes vulnérables, déjà sujets à la précarité, tels que la main-d’œuvre peu qualifiée, les travailleurs du secteur informel, les jeunes et les femmes, rappellent l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’initiative mondiale Global Deal dans un rapport conjoint intitulé « Dialogue social, compétences et COVID-19 ».

Selon les estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT), depuis le début de l’épidémie, 1,6 milliard de travailleurs du secteur informel ont vu leurs revenus diminuer de 60% en moyenne. C’est sur la partie basse de l’échelle de revenus que l’impact en termes de réduction des heures travaillées et de diminution des revenus a été le plus fort.

La pauvreté des travailleurs du secteur informel, c’est aussi dans les pays développés

Cela s’est déjà fait en Allemagne par exemple, où, grâce à des accords collectifs, les travailleurs des secteurs de l’acier, des métaux et de l’électronique, quel que soit leur statut (intérimaires, travailleurs détachés…) bénéficient du même niveau de rémunération que les salariés. Cela, alors que, par défaut, la législation nationale autorise les agences d’intérim à fixer une rémunération moins élevée aux intérimaires dès lors qu’ils bénéficient d’une indemnisation entre leurs différents contrats.

Comme le souligne le rapport, la pauvreté des travailleurs du secteur informel n’est pas un phénomène réservé aux pays en voie de développement. Dans les pays aux revenus les plus élevés, 21% de ces travailleurs vivent en-dessous du seuil de pauvreté relative. Cela dit, la création d’accords octroyant à tous les travailleurs faisant un même métier ou appartenant au même secteur permettrait de réduire les inégalités parmi les travailleurs et mettrait les différentes entreprises sur un pied d’égalité.


Anton Kunin






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