En déménageant son siège social à Singapour, Dyson créé la polémique

L’inventeur James Dyson, fondateur de l’entreprise qui porte son nom, est un fervent partisan du Brexit, pour lequel il a milité. Cela ne l’empêche pas de délocaliser le siège social de sa société à Singapour, ce qui n’a pas manqué de choquer outre Manche, alors que le pays ne sait comment sortir du guêpier dans lequel le divorce avec l’Union européenne l’a plongé. L’annonce est d’autant plus symbolique que Theresa May cherche à faire valider l’accord négocié de haute lutte avec Bruxelles. Jim Rowan, le directeur général de Dyson, a assuré que ce déménagement n’avait rien à voir avec le Brexit et que l’entreprise allait continuer à payer des impôts au Royaume-Uni et à y investir.

Dyson emploie 11 900 employés dans le monde, dont 4 600 en Grande-Bretagne. L’entreprise est connue pour ses aspirateurs et ses produits électro-ménagers bien sûr, mais depuis quatre elle développe une voiture électrique pour laquelle le groupe investit sans compter. L’enjeu est de taille, puisque Dyson s’appuie sur ses seules ressources pour mettre au point ce véhicule ; une ligne de production est d’ailleurs en construction à Singapour. L’objectif visé par la société est de viser le marché asiatique qui porte les résultats de Dyson : la majorité de ses ventes est en effet réalisée en Chine, au Japon et en Corée du Sud.

Pour aboutir à la création de ce véhicule, Dyson emploie des centaines d’ingénieurs sur son site anglais basé dans le sud-ouest du pays. Le nouveau siège social abritera le directeur financier ainsi que le directeur juridique de l’entreprise. Pour le groupe, tout va pour le mieux : le chiffre d’affaires enregistré en 2018 a été de 4,4 milliards de livres, en progression sensible de 28%. L’Ebitda s’affiche à 1,1 milliard de livres.