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Pierre Gattaz ne veut plus justifier les licenciements



Vendredi 31 Octobre 2014 - 18:58

Le patron des patrons, Pierre Gattaz, est un habitué de la provocation, qu’il sait manier comme un art pour replacer les propositions du Medef au cœur du débat public. Cette fois, ce fort en gueule tape fort une fois de plus en s’en prenant aux motifs des licenciements.


(c) Shutterstock/EconomieMatin
(c) Shutterstock/EconomieMatin
Le président du Medef a tout simplement suggéré que la France sorte de la convention 158 de l’OIT (Organisation internationale du travail). Celle-ci est la pierre angulaire de la relation entre un employeur et un salarié, puisqu’elle oblige le premier à justifier le licenciement du second. Une disposition essentielle à une bonne relation dans l’entreprise, afin d’éviter qu’un patron puisse faire n’importe quoi et semer une peur diffuse au sein de son entreprise.

Mais se retirer de cette convention permettrait aussi, dans le discours de Pierre Gattaz, lever la fameuse peur de l’embauche chez un chef d’entreprise. On saisit bien ce qui peut gêner le patron des patrons dans cette convention, qui s’est expliqué sur le sujet dans le quotidien L’Opinion : « Les chefs d’entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud’hommes s’ils rompent le contrat. C’est un des principaux freins à l’embauche ».

Or, lever ce frein à l’embauche nécessite pour la France de sortir de la convention 158 de l’OIT. « Reste que pour, lever le frein juridique, il faut sortir de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail qui nous oblige à justifier les motifs du licenciement. Tant qu’on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité ».

Cette provocation risque bien de ne rester que cela : si le Medef a l’oreille du gouvernement et de l’exécutif, il est fort peu probable que cette proposition trouve une incarnation dans le discours politique du président de la République ou son Premier ministre. On imagine en effet facilement la levée de boucliers des syndicats, déjà bien échaudés par les nombreuses concessions accordées aux entreprises dans le cadre de la politique de l’offre.


Olivier Sancerre







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