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Corruption : amende record pour Airbus



Dimanche 2 Février 2020 - 14:17

Airbus a versé une amende record pour solde de tout compte dans une affaire de corruption dont les conséquences auraient pu freiner son activité.


Une amende de 3,6 milliards d’euros

Airbus verse aux justices française, britannique et américaine une amende record de 3,6 milliards d’euros pour solder des faits de corruption s’étant déroulés de 2008 à 2015. En 2016, l’avionneur se rapprochait du Serious Fraud Office britannique (SFO) pour dénoncer les agissements d’une entité interne, Strategy and Marketing Organization (SMO). Celle-ci, dissoute depuis, était chargée de la gestion des intermédiaires dans certains contrats. Des pratiques « inacceptables », dénonce aujourd’hui Denis Ranque, le président du conseil d’administration d’Airbus, qui promet que de telles fautes ne peuvent plus se reproduire.

On l’espère, au vu du montant de l’amende qui va engloutir une bonne partie des profits d’Airbus (3,1 milliards d’euros en 2018). C’est le Parquet national financier (PNF) français qui va récupérer le plus gros montant, à savoir 2,1 milliards d’euros. Le SFO collectera 984 millions d’euros, le ministère américain (DoJ) de la Justice 526 millions d’euros. Airbus va également lui verser 60 millions d’euros supplémentaires pour de fausses déclarations concernant des ventes d’armement intégrant des composants américains.

Pour solde de tout compte

C’est par le biais d’une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) qu’Airbus a résolu ce dossier. Cette procédure instituée en 2017 est la sixième du genre pour le PNF, c’est aussi l’amende la plus élevée dans ce cadre procédural. « C'est une journée historique. C'est une amende qui sort des sentiers battus », se réjouit Jean-François Bohnert, procureur national financier.

Airbus se félicite également de l’issue de cette procédure. « Les accords approuvés aujourd’hui permettent à Airbus d’aller de l’avant et de poursuivre sa croissance de façon durable et responsable », explique Guillaume Faury, le PDG de l’entreprise. Sans cet accord, la justice aurait pu barrer la route d’Airbus pour des appels d’offre publics.


Olivier Sancerre

Tags : Airbus






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