Force ouvrière avait pris les données de l’Insee et les statistiques permettant de vérifier les paramètres fondamentaux pour le calcul du Smic, et avait annoncé une hausse de 0,8 %, mercredi 17 décembre dernier, faisant passer le salaire minimum de 9,53 euros bruts de l’heure à 9,61 euros. Une augmentation qui a finalement été confirmée le lendemain par le gouvernement.
En prenant en compte l’augmentation de l’indice du prix à la consommation, qui a gagné 0,2 % en un an, et l’augmentation du gain du pouvoir d’achat, divisé par deux, soit 0,6 %, on arrive donc bien à une augmentation purement mécanique du salaire minimum, de 0,8 % à compter du 1er janvier 2015.
Pour autant, il n’y aura aucun autre augmentation. Michel Sapin l’avait annoncé au début du mois, aucun coup de pouce n’était alors à espérer. Le gouvernement a confirmé cela jeudi. Le dernier coup de pouce en date remonte à l’élection de François Hollande, en 2012, qui au lendemain de sa victoire avait rehaussé le salaire minimum de 2%.
D’après le dernier baromètre Prévoyance du cabinet Mercer, environ 50 % des arrêts maladie commenceraient en début de semaine avec 28 % des consultations médicales le lundi et 22 % le mardi. Un phénomène qui ne s’expliquerait pas par la volonté de certains salariés de prolonger leur week-end, mais par un accès plus difficile aux consultations médicales les samedi et dimanche.
L’étude précise cependant que les comportements de commodité ne seraient pas à exclure. Si l’on prend le problème dans un autre sens, on se rend compte en effet, au regard des résultats de l’étude de Mercer, que les arrêts maladie d’une seule journée concerneraient à près de 29 % la journée du vendredi.
Reste la question du coût de ces absences. D’après l’étude, une absence d’un salarié, suite à un arrêt de travail, représenterait 1,13 % de la masse salariale d’une entreprise, soit environ 400 euros par salarié et par an. Or cela peut avoir un effet boule de neige, car la masse de travail du salarié absent reporté sur un autre employé pourrait par la suite le contraindre à se faire porter pâle…
En France, on estime à 3,2 millions le nombre de personnes qui pourraient être sous la menace d’un burn out. Cette forme d’épuisement liée à une activité professionnelle trop importante toucherait ainsi 12 % de la population. Fort de ce constat, un groupe de médecins du travail installé en Touraine alerte aujourd’hui les pouvoirs publics et demande une meilleure prise en compte de ce syndrome.
Ces praticiens ont ainsi lancé un appel qui a recueilli pas moins de 336 signatures, dans le but d’alerter le gouvernement. Ces médecins indiquent notamment constater une augmentation constante de ces cas d’effondrements soudains de personnes arrivés au bout de leurs capacités. Ils précisent également que les conséquences de ces pathologies peuvent être avant tout économiques.
Concernant les secteurs les plus touchés, sont particulièrement mis en avant l’agriculture, l’artisanat, le commerce et la catégorie bien particulière des chefs d’entreprise. Autant de secteurs touchés par le burn out, ce qui a une conséquence économique directe sur la production nationale, le PIB. Le cabinet d’études ayant estimé l’impact économique du stress professionnel, l’autre nom du burn out, l’estime à 2 ou 3 milliards d’euros.
Les salariés français n’ont pas le moral. D’après une étude du cabinet de conseil en management, Hay Group, un salarié français sur trois serait aujourd’hui démotivé par son travail. Pire que cela, un salarié sur quatre envisagerait sérieusement de quitter son travail, et son patron, dans les cinq prochaines années.
Le constat est donc sévère pour les patrons d’entreprise : la fidélité d’un salarié envers sa boîte continue de diminuer. Depuis 2006, elle s’est écroulée de 5 ans. Ainsi, pour Richard Widdowson, directeur des enquêtes chez Hay Group France, ce sentiment de désertion pourrait être alimenté par la recherche de talents dans les pays qui émergent.
« Le turnover va augmenter dans les pays développés et il existe une véritable pénurie de talents dans les pays émergents » précise-t-il, illustrant assez bien le phénomène des vases communicants qui peut exister dans ce cas. Cerise sur le gâteau, trois entreprises sur quatre n’ont pris aucune mesures pour retenir ou remotiver leurs salariés.
Dès lors, qui ne rêverait pas de travailler chez Virgin ? Richard Bronson, le PDG de Virgin, a décidé d’offrir autant de congés qu’il le souhaitaient à ses salariés, et cela, sans avoir à prévenir leur employeur. Plutôt que déstabiliser l’organisation du travail au sein de ses troupes, Richard Bronson explique même le bienfait d’une telle offre.
« La flexibilité du travail a révolutionné notre manière de faire notre boulot, notre lieu et notre temps de travail » explique-t-il dans une note publiée sur son blog. Une décision qui s’inscrit dans la suite d’une publication, son dernier ouvrage, intitulé « The Virgin way ». Cette proposition va dans le sens de celle de Carlos Slim, magnat des télécoms mexicains, qui avait proposé de réduire le nombre de jours de travail à trois chaque semaine.
L’initiative lui aurait été soufflée par sa fille, qui se basait sur le système de Netflix, le fameux service de vidéo à la demande, qui a décidé d’abandonner le décompte du nombre de jours de congés. La mesure devrait être en vigueur au sein de son entreprise ainsi que dans la filiale de Virgin aux Etats-Unis. La contrepartie de cela est cependant assez stricte.
« C’est aux employés de décider seuls des heures, jours, semaines ou mois qu’il veulent prendre, le présupposé étant qu’ils ne le feront que s’ils sont assurés à 100 % qu’ils sont, eux et leur équipe, à jour de leurs projets et que leur absence ne nuira pas à l’entreprise, et donc à leur carrière » conclue Richard Bronson.
Et au risque de décevoir certains salariés en France, cette idée n’est malheureusement pas applicable sur l’Hexagone, à l’exception des cadres dirigeants, d’après le Code du travail.