L’apprentissage, voie royale pour trouver un emploi aujourd’hui ? Oui, mais majoritairement pour les plus diplômés. D’après une étude publiée mercredi par le Conseil d’analyse économique, l’apprentissage n’est peut être pas le passeport pour l’emploi rêvé par les politiques pour les jeunes les moins diplômés.
Alors que le nombre d’apprentis aurait doublé en l’espace de dix ans, de 211 000 en 1992 à 405 000 en 2013,le CAE révélait mercredi que l’apprentissage profiterait davantage aux jeunes les plus diplômés, c’est-à-dire à ceux issus de l’enseignement supérieur. Destiné initialement aux jeunes ayant quitté le parcours scolaire assez tôt, l’apprentissage profiterait donc aux jeunes les plus valorisés en ce qui concerne les diplômes.
Un phénomène qui s’explique par l’essor de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur, où cette voie est de plus en plus prônée. Entre 2004 et 2010, pas moins de 24 % des élèves de l’enseignement supérieur auraient choisi l’apprentissage. Pour inverser cette tendance et rendre à l’apprentissage sa vraie vocation, les experts du CAE plaident enfin pour une réforme de la formation professionnelle en alternance.
La France compte officiellement 5,18 millions de demandeurs d’emploi. Le résultat de plusieurs mois consécutifs de hausse. Et cette tendance, qui handicape fortement le gouvernement, n’est pas prête de s’inverser selon l’Insee. D’après l’Institut national de la statistique, le taux de chômage qui culminait à 10,4 % de la population active en septembre dernier devrait continuer d’augmenter dans les prochains mois, en 2015. Il devrait atteindre 10,6 % à la fin du mois de juin prochain.
La raison est simple. Le nombre d’emplois créés ne suffira pas à absorber les nouvelles entrées sur le marché de l’emploi. Alors que l’on envisage pas moins de 15 000 nouveaux emplois créés sur les prochains mois, ils ne seront pas suffisants pour incorporer les 64 000 entrants sur le marché… L’Insee n’est pas la seule à partager ce pessimisme. L’Unedic, qui gère l’assurance-chômage, estime que le taux de chômage augmentera de 0,3 % en 2015. Même son de cloche pour le FMI qui ne voit pas de baisse avant 2016…
De nombreuses analyses qui divergent quelque peu sur les chiffres, mais qui ont le mérite de se rejoindre sur un point : confirmer qu’en ayant lié son sort à celui de l’emploi, François Hollande a vraiment pris un sacré risque, ne serait-ce que pour sa représentation en 2017, lors des prochaines présidentielles.
Finies les idées reçus. L’Organisation internationale semble vouloir briser quelques tabous. D’après l’OIT, ce ne sont pas les hommes qui possèdent les meilleurs diplômes, et la meilleure expérience. De quoi balayer d’un revers de main tout un argumentaire qui veut qu’il soit normal qu’un homme gagne plus qu’une femme.
Dans les faits, les femmes seraient donc mieux diplômées, et bénéficieraient d’une expérience plus importante que leurs collègues masculins. Elles devraient donc, si l’on suit la logique jusqu’au bout, gagner plus. Ce n’est pourtant pas le cas. Telle est la situation que l’OIT a constatée. Particulièrement en Europe, en Russie ou encore au Brésil.
Concrètement, un homme touche aujourd’hui en France un salaire 25 % plus important que celui de son homologue féminin. Au niveau mondial, ce pourcentage redescend à 18,9 %. Selon l’Organisation internationale du travail, ce devrait être l’inverse, mais dans des proportions moins importantes. Ainsi une femme devrait être mieux payée, de 0,9 %, qu’un homme.
Et 12 % seulement de ces patrons sont optimistes en ce qui concerne l’avenir. La confiance n’est pas à son comble chez les patrons de TPE. D’après un baromètre Fiducial publié vendredi pour Le Figaro, seulement 18 % des patrons de TPE feraient confiance à Manuel Valls. Il s’agit du plus mauvais score d’un chef de gouvernement.
L’enquête précise que si les patrons de ces petites entreprises n’ont pas confiance en le Premier ministre, ils ne sont guère emballés par les propositions du Medef et de la CGPME. Les propositions des organisations patronales peinent à convaincre les dirigeants de TPE. Ainsi, les propositions récentes de Pierre Gattaz ne recueillent que 1 % seulement d’opinions favorables.
Et si les propositions du grand patronat ne séduisent pas, celles du gouvernement non plus. Malgré les récents appels du pied de l’équipe gouvernementale envers les entreprises, le lien de confiance semble brisé. La politique économique du gouvernement ne convainc pas les entreprises, notamment au sujet de la question de la réduction du déficit public, du chômage. Même le pacte de responsabilité ne fait pas recette, bien que la moitié des patrons interrogés estiment que la réduction des cotisations est une bonne chose.
C’était l’un des promesses du chef de l’Etat. Elargie la prime à l’apprentissage aux entreprises de moins de 250 salariés. Jusqu’à présent réservée aux entreprises de moins de 50 employés, cette prime consistait en un cadeau de 1000 euros pour les sociétés qui décidaient d’embaucher un jeune en apprentissage.
Les députés ont voté cette mesure lundi 3 novembre dernier. Le ministre du Travail avait annoncé au début du mois d’octobre dernier que l’élargissement de cette prime serait pris en compte dans le projet de loi de finances 2015. Reste à trouver le financement adéquat pour cette mesure qui devrait coûter 60 millions à l’Etat, pour la première année, d’après les estimations.
A noter que pour les entreprises de moins de 11 salariés, cette prime s’ajoute à une prime existante de 1 000 euros minimum par apprenti, par an de formation. Une manière pour le gouvernement d’augmenter considérablement le nombre d’apprentis en France. Son objectif est de 500 000 apprentis d’ici 2017, contre 415 000 environ l’an dernier.